Lutter contre la précarité des jeunes à l'entrée sur le marché du travail
Manuel Valls présente aux organisations de lycéens et d'étudiants une série de mesures pour lutter contre la précarité des jeunes à l'entrée du marché du travail.
Objectif : non pas "éteindre une contestation" liée au projet de loi travail El Khomri, mais "répondre à des inquiétudes profondes qui nécessitent une réponse dans la durée ».
Estimation de leur coût : entre 400 et 500 millions d’euros par an.
Promesse partiellement tenue de François Hollande
Manuel Valls s'engage à rendre obligatoire la surtaxation des CDD dans le but de favoriser les embauches en CDI. En 2015, 87 % des premières embauches étaient des CDD. Après de multiples revirements, notamment lors de la loi travail - en mai, le gouvernement renonce à y inclure cette mesure -, la promesse n'est pas appliquée.
En plus de la garantie jeunes pour les 16-25 ans peu ou pas diplômés, une aide à la recherche du premier emploi est créée à la rentrée 2016.
Dans le cas où ils ne trouvent pas de poste, les boursiers continueront à recevoir une bourse (du même montant que durant leurs études) pendant quatre mois après leur diplôme. Une dépense potentielle de 130 millions d’euros par an. Pour les titulaires d’un CAP ou d’un bac professionnel, cette bourse sera de 200 euros par mois.
Son fonctionnement : l’Etat et Action logement se portent garants de tous les moins de 30 ans qui souhaitent louer un logement. Coût : autour de 100 millions d'euros.
Son principe reprend celui de la caution locative étudiante adoptée en 2013. Nouveauté : son public est plus large et la garantie financière est apportée par Action logement (et non le Crous)
Les étudiants "échelons zéro" (uniquement exonérés des droits d'inscription à l'université et de côtisation à la Sécurité sociale) recevront désormais 1 000 euros par an. Coût : 25 millions d’euros.
Les bourses versées aux lycéens sur critères sociaux seront, elles, revalorisées de 10 %, pour un coût de 28 millions d’euros.
Une couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) sera offerte aux jeunes en rupture avec leur famille. 30 000 à 50 000 jeunes devraient être concernés. La mesure représente une dépense de 15 à 20 millions d’euros. Selon le site Ameli, elle est effectivement appliquée.
80 millions d’euros du budget de 2017 devaient être alloués à l'augmentation de 300 à 400 euros par an de la rémunération des apprentis de moins de 20 ans. La mise en application était prévue le 1er janvier 2017.
In fine, le gouvernement a opté fin décembre 2016 en faveur d'une prime exceptionnelle de 335 euros versée en 2017 à 210.000 apprentis de moins de 21 ans. Motif, selon le secrétariat d'Etat chargé de la formation professionnelle interrogé par L'Etudiant: "Nous ne renonçons pas à une réflexion de fond sur l'amélioration du pouvoir d'achat des apprentis. Mais mettre tous les apprentis à 1.500 € par mois reviendrait à tuer l'apprentissage".
Plus 2 000 places par an seront ouvertes en section de technicien supérieur (qui délivre le BTS) pendant cinq ans à partir de 2016, pour un coût de 120 millions d’euros sur cinq ans.
Une bourse de 1 000 euros, versée en une seule fois, est promise à la rentrée 2016 pour quelque 12 500 jeunes qui reprendraient leurs études, alors que le nombre de décrocheurs atteint 110 000. Le but : réduire de moitié le décrochage scolaire.
En plus de ces mesures, Manuel Valls s'est prononcé le 18 avril 2016 en faveur d'un revenu minimum pour les jeunes de moins de 25 ans, l'âge minimum pour toucher le RSA aujourd'hui.