Rendre tous les lieux publics accessibles aux personnes à mobilité réduite pour 2015
discours du Bourget de François Hollande, le 22 janvier 2012.
Le candidat socialiste affirme que "c'est le droit, pour les personnes handicapées, de vivre la vie la plus normale possible". Il déclare que l'égalité ce sont "les mêmes droits pour tous", et qu'il "[veillera] à ce que chaque loi comprenne un volet handicap" .
Il explique également qu'il y a "trois objectifs à atteindre" :
La loi handicap de 2005 en matière d’accessibilité des établissements recevant du public, des bâtiments d’habitation et des services de transport public de voyageurs, succède à celle de 1972. Elle donnait jusqu’au 1er janvier 2015 à la France pour rendre les lieux et bâtiments accessibles à toutes les personnes handicapées. Des sanctions pénales avait été prévues par la loi de 2005 en cas de non-respect des obligations d’accessibilité (45 000 euros d’amende).
Promesse non tenue de François Hollande
C'est en avril 2014, quelques mois avant l'échéance, que la secrétaire d'Etat aux Personnes handicapées et à la Lutte contre l'exclusion, Segolène Neuville, commence à préparer le recul sur la promesse de François Hollande. Elle explique sur France 3 Languedoc-Roussillon que "la situation est difficile et je crois qu'on ne peut pas exiger de l'ensemble des bâtiments publics et de l'ensemble des bâtiments privés d'être totalement adaptés pour les personnes porteuses d'un handicap dès 2015". A la date butoir du 1er janvier 2015, seuls 30 % des espaces publics concernés étaient en effet en conformité avec la loi de 2005.
Plutôt que d'appliquer les sanctions, le gouvernement a donc décidé d'accorder un délai supplémentaire aux acteurs concernés pour aménager leurs bâtiments, par une ordonnance du 26 septembre 2014, ratifiée le 20 juillet 2015 par le Parlement.
La secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, Ségolène Neuville, a annoncé dans la foulée de la ratification de l'ordonnance un objectif de "800 000 établissements aménagés d'ici à 3 ans [2018], soit 8 lieux sur 10 accessibles."
Interrogé par Lui Président en mai 2017, Jean-Louis Garcia, le président de la fédération des associations pour adultes et jeunes handicapés, juge d'un bon oeil la démarche lancée avec les Ad'ap : "On ne pourra revenir sur ces engagements. Des contrats sont passés, des financements sont trouvés et les travaux commencent", se félicite-t-il. Il souligne que le système de sanction des établissements non conformes est plus vertueux, car il reposera sur les préfectures, et non sur une action en justice individuelle des personnes handicapées. "Autrement, elles prenaient le risque de se mettre à dos tout le quartier en lançant des procédures contre les établissements qu'elles fréquentent – sans compter les frais de justice."
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