Donner une impulsion aux échanges entre universités françaises et étrangères

Promesse inévaluable

Promesse inévaluable de François Hollande

En plus du caractère imprécis de cette proposition, la difficulté de réalisation de cette promesse tient dans le fait que l’amélioration de la coopération internationale de l’enseignement supérieur relève en partie de la politique autonome des établissements. Cela étant, le gouvernement peut faciliter ces échanges, en modifiant par exemple le cadre législatif.

Abrogation de la circulaire "Guéant" sur les étudiants étrangers

C'était une autre promesse et François Hollande et il l'a tenue : la circulaire dite "Guéant", datant de 2011 et qui restreignait la liberté de travailler en France pour les étudiants étrangers, a été abrogée par circulaire dès mai 2012. De quoi faciliter le séjour d'étudiants étrangers en France.

Pas de hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers

Un chantier évoqué lors du quinquennat concernait la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers, finalement abandonnée. En janvier 2015, l’organisme France Stratégie avait proposé une telle mesure pour faire économiser 850 millions d'euros par an et les réinvestir dans le développement international des universités – tout en suggérant d'épargner les doctorants, pour éviter de dissuader la venue des chercheurs étrangers.

Mais en juillet 2015, Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur, a clos le débat en écartant la mesure :

Nous sommes attachés à ne pas augmenter les frais d’inscriptions des étudiants étrangers, parce que nous considérons que la vocation internationale de l’enseignement supérieur français est universaliste, et ne doit pas exclure des jeunes de pays entiers pour des raisons économiques.

Davantage de cours en anglais

L’ancien président de la Conférence des Présidents d’Universités (CPU), Jacques Comby, a estimé en octobre 2015 qu’« une partie des cours que nous donnons aux étudiants étrangers doit être en anglais si nous souhaitons les attirer ».

En 2013, le Parlement a étudié la mise en place de cours en anglais dans l’enseignement supérieur dans le cadre du projet de loi Fioraso, notamment dans le but d’attirer des étudiants indiens, indonésiens ou chinois. Une idée soutenue par plusieurs Prix Nobel et par l'économiste Thomas Piketty, qui expliquait à l'époque : « Soit on ne les forme pas, et ces étudiants iront chez les Anglo-Saxons. Soit (…) on fait ce qu’il faut pour qu’ils viennent ». A l'inverse, plusieurs grandes figures du monde académique ont critiqué le projet, comme des Académiciens ou le professeur au Collège de France Claude Hagège, qui parlaient de « pulsion d’autodestruction » ou de « projet suicidaire ».

Ce projet de loi adopté en juillet 2013 ouvre finalement la possibilité d'enseignements en langue étrangère, notamment lorsqu'ils sont justifiées par "des nécessités pédagogiques".

Accords de reconnaissance mutuelle des diplômes

Une autre mesure proposée par Jacques Comby est une meilleure reconnaissance des diplômes entre la France et ses partenaires universitaires. « Pour la mobilité étudiante, la mise en place des accords de reconnaissance et d’équivalence de diplômes facilitent considérablement les échanges », expliquait-il en 2015. Toutefois, la signature de tels accords de reconnaissance n'est pas systématiquement du ressort du gouvernement. Pendant le quinquennat, des accords ont par exemple été signé entre organisations – comme avec le Conseil interuniversitaire national d’Argentine (avril 2015) –, entre ambassades – comme avec la Russie (juillet 2015) – ou entre gouvernements – comme avec la Roumanie (juillet 2013).

Aide à la mobilité internationale

L'aide à la mobilité internationale n'a pas évolué. En 2012, elle s'élevait à 400 euros par mois pour une période de 2 à 9 mois, dans le cadre d’un échange universitaire ou un stage à l’étranger. Elle était d’un même montant en 2016-2017.

Un nombre d'étudiants étrangers en hausse

Par ailleurs, le nombre d’étudiants étrangers en France continue d’augmenter, à un rythme d’entre 1 et 3 % par an. La part des étudiants étrangers inscrits à l’université est néanmoins passé de 76,6% en 2010 à 72,7 % en 2015.

 

Source: Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) de l'Education nationale.

Conclusion

Il est donc difficile de dire si les gouvernements du mandat Hollande ont mis en place une politique spécifique pour dynamiser les échanges entre universités françaises et étrangères. Si la tendance est à la hausse des échanges (accords de partenariats, accueils d'étudiants étrangers), le gouvernement a reculé sur plusieurs mesures qui auraient permis d'accroître ces échanges sur le long-terme.

Type de promesse : Projet présidentiel

Mots-clés : universitésenseignement supérieurErasmusInternational