Initier une nouvelle étape de décentralisation
Le 3 mars 2012, en meeting à Dijon, François Hollande a indiqué que le nouvel acte de décentralisation passerait par une loi sur les territoires avant la fin 2012.
Il a proposé la création d'un haut conseil des territoires, "instance de concertation qui s'appuiera sur le Sénat qui doit demeurer le grand conseil des collectivités locales".
Il a également déclaré souhaiter "garantir le niveau de dotation de l'Etat aux collectivités locales" et "renforcer la solidarité financière de l'Etat et des collectivités locales vers les territoires".
Cette loi doit enfin abroger la réforme du gouvernement Fillon instituant le conseiller territorial.
Promesse partiellement tenue de François Hollande
Le 31 juillet 2012, Jean-Marc Ayrault a entamé des discussions sur la réforme territoriale en réunissant plusieurs ministres.
Le 5 octobre, François Hollande a confirmé lors des Etats généraux de la démocratie territoriale le dépôt d'un projet de loi début 2013, qui doit :
Le 20 novembre, devant le Congrès des maires de France, le président de la République a précisé les contours de la réforme :
Le 13 février, la ministre en charge de la décentralisation Marylise Lebranchu précise en conseil des ministres le volet intercommunalité de la loi de décentralisation. Il contiendra :
Le samedi 16 mars, François Hollande, en déplacement à Bordeaux, a défendu le projet de loi en notant que "les infrastuctures relèvent aussi de la responsabilités des collectivités locales". Le chef de l'Etat a également indiqué que "la Caisse des dépôts mettra à leur disposition une enveloppe de 20 milliards d'euros."
Fractionnée en trois textes, la réforme de la décentralisation a été présentée en conseil des ministres le 10 avril :
Les textes concernant les collectivités territoriales font partie des rares exceptions qui sont d'abord examinées par le Sénat. Ainsi ce dernier a adopté le 7 juin le premier volet de la réforme, consacré aux métropoles, en le remaniant profondément.
Plusieurs votes plus tard, le projet initial est définitivement adopté par l'Assemblée nationale le 19 décembre, puis validée par le Conseil constitutionnel le 23 janvier 2014. La loi a été publiée au Journal officiel le 28 janvier 2014.
Ainsi la loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l'action publique territoriale et affirmation des métropoles reprend le premier volet du projet de loi susmentionné :
Adoptée le 27 novembre 2013 par l'Assemblée nationale, le projet de loi Lamy, qui entend recentrer la politique de la ville autour de l'objectif de réduction des écarts entre les quartiers prioritaires et les autres,comporte également un volet intercommunalité, très débattu.
Il prévoit que les contrats de ville seront signés au niveau de l’intercommunalité, sous peine de sanctions. La disposition est perçue par certains comme une «dépossession» des maires, note l'AFP.
Défendant «l’utilité» des « deux niveaux » communal et intercommunal, le ministre de la ville François Lamy a pour sa part demandé « qui irait travailler avec Clichy et Montfermeil » en région parisienne notamment, sans cette solidarité.
A la suite de la troisième conférence du quinquennat de François Hollande, théâtre de nouvelles annonces sur la simplification et la modernisation de l'action publique, les deuxième et troisième volets de la loi vont être remplacés par un nouveau projet de loi.
L'« acte III » de la décentralisation "s'est enlisé dans les sables des tractations et des compromis, jusqu'à devenir un indigeste dispositif ne dessinant aucun objectif clair et mécontentant tout le monde", selon Le Monde. Le nouveau projet doit accorder plus de pouvoir aux régions et leur conférer de nouvelles responsabilités, et accélérer la fusion ou le regroupement de collectivités territoriales. Il devrait également s'efforcer d'améliorer la clarification des compétences des différents niveaux afin d'"en terminer avec les enchevêtrements, les doublons et les confusions", comme l'avait rappelé le chef de l'Etat.
Le 16 mars, la ministre Marylise Lebranchu s'exprime dans le Journal du dimanche sur son futur projet de loi. Dans la lignée des annonces de François Hollande au début de l'année, elle souhaite "avoir des fusions de communes" en renforçant les intercommunalités mais en préservant l'identité de 36 000 communes. Marylise Lebranchu souhaite également inciter ces collectivités à fusionner et "supprimer la clause de compétence générale des régions et des départements".
La volonté de faire dispraître la clause de compétence générale des régions et des départements a été réitéré par le Premier ministre Manuel Valls le 8 avril 2014, lors de son discours de politique générale. Ce dernier est allé plus loin sur la réforme des territoires.
Il a annoncé son souhait de fusionner la moitié des régions françaises pour le 1er janvier 2017 au plus tard, la suppression des conseils départementaux pour 2021 et une nouvelle carte intercommunale fondée sur les bassins de vie pour le 1er janvier 2018.
Voir la promesse : Fusionner les régions et supprimer les départements.
Finalement, la loi du 16 janvier 2015 est venue fixer les 13 nouvelles régions du territoire français. En les fusionnant, l'objectif est de rendre les régions plus puissantes, afin d'en faire de vrais moteurs de développement économique. La nouvelle carte a cependant suscité de vives réactions de toute part L'Express pointe les différents problèmes de la réforme : méthodologie brutale, découpage arbitraire, peu cohérent, absence de métropoles (concentration de richesses) dans certaines régions...
Le 16 juillet 2015, le Parlement a adopté définitivement la loi NOTRe, qui vient parachever la réforme du territoire amorcée jusqu'ici. Une loi qui vient supprimer la clause de compétence générale (rendant une collectivité compétente dans tous les domaines ne relevant pas de la compétence de l'Etat).
La loi vient en outre renforcer le rôle des régions, notamment en matière économique. Ainsi, les régions auront par exemple la charge de conduire des politiques de soutiens aux PME. Elles joueront également un rôle de coordination en matière d'emploi.
Contrairement aux annonces de Manuel Valls, les départements ont été maintenus, des départements qui conservent leurs compétences (action sociale, routes, colllèges). Enfin, les intercommunalités sont reforcées : elles passent de 5 000 à 15 000 habitants.
Le 8 mai a été publiée la charte de déconcentration qui inspirera la nouvelle organisation des services de l'Etat au niveau local. Elle avait été présentée par Bernard Cazeneuve en Conseil des ministres deux jours plus tôt.
Dans cet charte, l'Etat réaffirme son attachement au principe de déconcentration. Il entend confier une plus grande autonomie à ses administrations et ses agents en leur accordant davantage de moyens financiers ou humains.
Cette plus grande marge de manoeuvre sera régie par des instructions pluri-annuelles décidées par les ministères. Cette réforme se fixe pour objectif une plus grande efficacité grâce à la mutualisation des services, et une réduction des coûts.
Calendrier en retard
Type de promesse : Projet présidentiel
Mots-clés : décentralisationinstitutionsLoi Lamycollectivités territorialesEtats généraux de la démocratie territorialeloi sur les territoires