Mesures de réforme et de modernisation ferroviaire
Promesse partiellement tenue de François Hollande
Une réforme ferroviaire a été adoptée 21 juillet 2014 par le Parlement, malgré une importante grève des cheminots. Elle prévoit :
L’objectif de cette réforme et notamment de la fusion vise à réduire l’énorme dette de 44 milliards d’euros du secteur ferroviaire, qui augmente chaque année de 2 à 3 milliards d'euros.
Le gouvernement a assuré la réalisation des lignes à grande vitesse (LGV) suivantes :
Si des doutes portaient sur la réalisation de la LGV Bordeaux-Toulouse, le gouvernement a validé en 2015 la réalisation de cette ligne – tout comme le Bordeaux-Dax.
A l’inverse, après un rapport de 2014 de la Cour des Comptes qui dénonçait le "tout-TGV", de nombreux projets ont été mis sur la touche et reportés après 2030 (LGV Dijon-Lyon, Montpellier-Perpignan, ou encore Marseille-Nice).
"Le gouvernement fait un choix. (...) c'est celui de la priorité à la maintenance, c'est celui de la priorité aux trains du quotidien", a justifié Alain Vidalies, le secrétaire d'Etat aux Transports.
Après la réforme ferroviaire, les entreprises privées du fret (ECR, Colas Rail...) sont montées au créneau. Les groupes privés qui représentent 26 % du marché du fret considéraient que cette réforme était favorable à l'opérateur historique SNCF, réunifié sous la forme d'une holding.
Le fret s’est considérablement affaibli en France, passant 57,7 millions de tonnes en 2000 à 32,1 millions de tonnes en 2009 avant de se stabiliser, selon l’association française du Rail (Afra). Les entreprises appelaient dès 2014 à une rénovation des lignes capillaires, ces petites lignes largement utilisées pour le transport de marchandise mais délaissées par l’Etat depuis plusieurs années.
Au cours des cinq conférences sur la relance du fret ferroviaire, l’Etat s’est engagé à différentes mesures :
Suite à ces mesures, une croissance du trafic du frêt ferroviaire de 6 % à été observée au premier trimestre 2015. Malgré la réforme, la reprise du fret reste timide. En 2016, les mouvements de cheminots ont ralenti la reprise. De plus, un rapport de l’ARAF pointe les investissements insuffisants de l’Etat pour dynamiser le frêt. En 2014, le ferroviaire ne représentait que 9,8% du transport de marchandises, contre 87,8% pour le routier.
Si François Hollande a respecté sa promesse de donner l'initiative de la mise en concurrence des TER aux régions, celle-ci pourrait ne pas voir le jour avant un moment. Le 8 octobre 2015, les ministres européens ont fixé à 2026 l’ouverture à la concurrence des TER. A l’issue de cette date, les régions pourront choisir entre une attribution directe ou une ouverture à la concurrence par appel d’offres.
Le 11 mars 2014, le président de l'Association des régions de France Alain Rousset avait préconisé de rester sur le calendrier initial : ouverture à la concurrence en 2019, avec des expérimentations d'ici là. Christian Estrosi, le président de la région PACA, s'est notamment porté volontaire pour une expérimentation dès la fin 2019, mais la loi le permettant n'a pas encore été votée.
Les expérimentations annoncées pour 2014 par la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet sous le quinquennat Sarkozy n'ont en tout cas pas eu lieu.
L'accord de l'automne 2015 des ministres européens sur la libéralisation du rail prévoit une ouverture à la concurrence des trains d’équilibre du territoire (TET) français (Intercités, TER) à partir de 2023. A compter de cette date, les régions devront attribuer les lignes de train en respectant les règles des appels d'offre, et donc pas forcément à la SNCF.
Toutefois, il est prévu que l'Arafer (le gendarme du rail) puisse intervenir si la mise en concurrence des lignes à grande vitesse affecte "substantiellement" l'équilibre économique des lignes conventionnées.
Elle a été approuvée par les principales organisations syndicales et le gouvernement le 21 mai 2015.
Les articles 51 et 52 de la loi relative à "la modernisation de l’action publique territoriale et l’affirmation des métropoles" (MAPAM) adoptée le 27 janvier 2014 remplacent les anciennes autorités organisatrices de transport urbain (AOTU) par des autorités organisatrices de la mobilité (AOM) ayant des compétences élargies (optionnelles) au-delà des transports collectifs urbains de personnes comme l’autopartage, le co-voiturage, la location de vélos ou la logistique urbaine. C’est le versement transport qui doit les financer les AOM.
Les prérogatives des AOM sont à nouveau élargies dans le cadre de la l’article 18 de la loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) adoptée le 7 août 2015. Les villes de plus de 100 000 habitants peuvent gérer les transports non-urbains et les AOM confirment la suppression des Périmètres de transport urbain (PTU). Les transports routiers sont eux co-gérés par les régions et les AOM.
La réforme ferroviaire de 2014 avait créé un versement transport intersticiel (VTI) dû par les entreprises pour financer les régions. Mais il a été abrogé par le Parlement avant même d'entrer en vigueur.
En juin 2016, l’Acte II de la plateforme Etat-Régions prévoit 600 millions d'euros de recettes, en faveur de l’autonomie des régions dans la gestion feroviaire :
De plus, les régions disposent désormais d’une entière liberté tarifaire et pourront reprendre la gestion des trains d’équilibre du territoire.
Dans un rapport d’août 2016, la Cour des Comptes a fustigé le rôle de l’agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf). Décrit comme une "coquille vide", l’organisme compterait une accumulation de "restes à payer" à hauteur de 11,86 milliards d’euros depuis sa création en 2004.
L’Afitf est chargée de porter les investissements pluriannuels de l’Etat pour les nouvelles routes, autoroutes, voies fluviales et ferroviaires, et notamment les lignes à grande vitesse.
La Cour des Comptes a également dénoncé le fait que l’Afift, qui compte 4 salariés, dépende directement du ministère des Transports. L’agence est principalement financée par des taxes sur les autoroutes, sur le carburant ou les bénéfices des amendes radars Après l’abandon de l’écotaxe, les besoins de financement de l’Afitf se sont accrus, sans mise en place d’obligations d’Etat comme promis.
Calendrier respecté
Type de promesse : Engagement écrit de campagne
Mots-clés : TrainTransportstransports en communréforme ferroviaireFrédéric Cuvillier