Revenus du capital imposés comme ceux du travail
Dans une tribune publiée dans Les Echos le 19 mars 2012, Jérôme Cahuzac, conseiller fiscalité du candidat Hollande, lance deux pistes pour atteindre l'objectif:
Selon Eurostat, en 2010, le taux global d'imposition des revenus de travail et du capital s'élevaient respectivement à 41 % et 37,2 %.
Promesse tenue de François Hollande
La loi de finances 2013, votée le 20 novembre 2012 par l'Assemblée nationale, a bouleversé en profondeur la taxation des revenus du capital. Le barème progressif de l'impôt sur le revenu (avec une tranche supérieure désormais à 45 %) a en effet remplacé le prélèvement forfaitaire pour l'imposition des dividendes, des intérêts et des plus-values immobilières. Toutefois, de nouveaux dispositifs d'abattement permettent à certains contribuables d'échapper à un alignement total.
La taxation des plus-values de cession a fait l'objet d'un débat plus vif que sur les dividendes.
La mesure initiale, votée par l'Assemblée nationale le 19 octobre 2012, prévoyait que certains entrepreneurs continuent à bénéficier d'un prélèvement forfaitaire sur les plus-values de cession des entreprises.
Devant la fronde des créateurs d'entreprise (les "pigeons"), Fleur Pellerin, ministre déléguée aux PME, a annoncé un recul sur cette promesse, le 4 octobre 2012 : "Nous allons ajuster pour faire en sorte qu'il n'y ait pas quelque chose de très pénalisant pour la création d'entreprises et l'innovation."
Le 29 avril 2013, en clôture des Assises de l'entrepreneuriat, François Hollande a présenté le nouveau système de taxation des plus-values de titres de société, le troisième en à peine plus de six mois, comme l'a noté Le Figaro. Avant les modifications (sous Nicolas Sarkozy, donc), le taux de taxation des plus-values s'élevait à 34,5 %.
Le projet de loi du gouvernement, qui consistait à calquer cette imposition sur le barème de l'impôt sur le revenu, faisait grimper le taux jusqu'à 62 %. Face à la fronde des "pigeons", le gouvernement a lancé une concertation, aboutissant au projet présenté par François Hollande.
Si celui-ci prévoit la suppression du régime de l'entrepreneur, donc la taxation des plus-values au barème de l'IR, les abattements pour durée de détention seraient plus avantageux que ceux votés à l'automne, un système limitant l'imposition totale à 44 % après six ans de détention, 32,75 % après huit ans, etc.
Ce système, a précisé Fleur Pellerin, devait être appliqué dès 2013, sur les plus-values réalisées au cours de l'année susmentionnée.
Le 16 juin 2013, invité de l'émission Capital, François Hollande a confirmé sa volonté de ramener de 30 à 22 ans l'exonération des plus-values immobilières, comme l'avait indiqué Jérôme Cahuzac pendant la campagne. Par ailleurs, pour alléger l'imposition, un abattement exceptionnel a été accordé en 2014 à tous les propriétaires mettant en vente leurs biens. Ces deux mesures n'ont pas convaincu les professionnels du secteur. Bernard Cazeneuve a confirmé ces réformes le 18 juillet 2014 en précisant qu'elles seraient mises en place dès le 1er septembre 2014.
Le 21 octobre 2013, l'Assemblée a adopté la mesure. Depuis le 1er septembre 2014, la cession d'une résidence secondaire doit donc être exonérée d'impôts après 22 ans contre 30 ans auparavant. En outre, un abattement exceptionnel supplémentaire de 25% s'applique aux cessions réalisées entre le 1er septembre 2013 et le 31 août 2014.
Calendrier en retard
Type de promesse : Projet présidentiel
Mots-clés : revenus du capitalrevenus du travailfiscalitétaxationtaxesimpôt sur le revenuplus-values mobilièresdividendesBudget 2013