Soutien du logiciel libre, généralisé dans les administrations
"Je soutiendrai les initiatives valorisant les atouts que possède notre pays dans le domaine du logiciel libre. [...] Je prévois la généralisation de leur usage dans les administrations, sachant que l'objectif d'efficacité de l'administration doit toujours primer sur le modèle économique de diffusion des logiciels retenus par elle."
Promesse non tenue de François Hollande
En septembre 2012, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault met en place une circulaire recommandant le logiciel libre à ses ministères et soulignant ses avantages : "moindre coût, souplesse d'utilisation, levier de discussion avec les éditeurs". La circulaire insiste notamment sur les économies réalisées, et fixe un objectif : 5 à 10 % de ces économies doivent être réinvestis sous forme de contributions. Les associations (CNLL, Conseil national du logiciel libre, Framasoft...) se réjouissent.
En novembre 2015, la signature d'un partenariat entre le ministère de l'Education nationale et Microsoft, semble indiquer que la promesse de François Hollande n'est pas au coeur des priorités du Plan numérique à l'école.
L'Association francophone des utilisateurs de logiciels libres dénonce ce partenariat dans un communiqué.
Puis la consultation publique sur le projet de loi numérique d'Axelle Lemaire à l'automne 2015 est une douche froide pour les défenseurs du logiciel libre : si le ministère affirme que la consultation est un succès (plus de 20 000 participants, 8500 contributions...), les contributions pro-logiciel libre ne sont pas adoptées par le gouvernement.
En janvier 2016, à l'occasion du projet de loi pour une république numérique, les députés - ainsi que la ministre Axelle Lemaire - refusent d'inscrire l'obligation pour les administrations de recourir "prioritairement" aux logiciels libres et aux formats ouverts, se contentant "d'encourager leur utilisation". Laquelle ministre n'hésite pas à qualifier "d'avancée réelle" ce seul encouragement.
Pourtant, en novembre 2016, le ministère de la Culture, dont les agents utilisaient majoritairement des logiciels libres, signe à son tour un contrat avec Microsoft. Argument avancé par la ministre Audrey Azoulay : " que tout le monde travaille avec les mêmes logiciels". Coût de l'harmonisation : deux millions d'euros. Une stratégie que dénonce Pierre-Yves Gosset, de l'association Framasoft : "Ils jouent sur les termes, entre favoriser ou encourager. L'engagement de la loi Lemaire n'a aucune portée, il n'est pas contraignant. Les formats ouverts sont à l'opposé de ce que propose Microsoft. Si le ministère de la Culture avait donné ces deux millions à Libre office, il y aurait eu des améliorations ..."
C'est donc une promesse brisée pour le logiciel libre, qui loin de se "généraliser", recule, au contraire dans les administrations.
Type de promesse : Engagement oral de campagne
Mots-clés : numériquelogiciel libreinformatique